Pékin, capitale démesurée, bruyante, polluée ? Certes, mais pas seulement. Les gens du peuple, qui ne disposent généralement que de tout petits logements, se retrouvent volontiers dans la quiétude des grands et nombreux parcs de la ville. Un peu comme en famille…
C’était en 1997, mon premier voyage en Mongolie, mon premier émerveillement. J’y suis revenu depuis lors, à l’occasion d’une brève étape du Transsibérien en 2007 et surtout, très récemment (2019) dans la famille mongole qui m’avait accueilli 22 ans plus tôt. Des moments d’une rare intensité, qui feront l’objet d’un film actuellement en cours de montage.
Glattbrugg, le 4 mai 2020 │Le voyagiste helvétique Hotelplan Suisse suspend son programme de voyage à l’étranger jusqu’au 31 mai 2020. Ainsi, tous les voyages jusqu’à la fin mai seront annulés de manière proactive. Les voyages forfaitaires déjà payés seront automatiquement remboursés dans les prochaines semaines.
Hotelplan Suisse, avec les marques Globus Voyages, Travelhouse, Tourisme Pour Tous, Hotelplan et Vacances Migros, a décidé de prolonger la suspension de son programme de voyage à l’étranger jusqu’à fin mai. Par conséquent, tous les voyages internationaux déjà réservés avec Hotelplan Suisse jusqu’au 31 mai 2020 inclus seront annulés de manière proactive. Les clients ayant réservé un voyage forfaitaire, par exemple vol et hôtel ou une croisière, se verront automatiquement rembourser le coût du voyage forfaitaire annulé. Le remboursement peut généralement prendre jusqu’à trois semaines. Les prestations individuelles, comme par exemple une offre de vol seul, réservées auprès d’Hotelplan Suisse jusqu’à la date spécifiée, seront également annulées. Ces clients percevront les sommes remboursées par le prestataire de services. De nouvelles réservations seront acceptées pour des vacances à l’étranger à partir du 1er juin 2020.
«Il semble que la plupart des hôtels à l’étranger n’ouvriront pas avant début juin. Les vacances en Méditerranée ou les voyages long-courriers ne sont donc pas encore envisageables. Dans l’intérêt de nos clients, nous avons donc décidé de prolonger la suspension de notre programme de voyage à l’étranger», déclare Daniel Bühlmann, COO Hotelplan Suisse. Les clients concernés seront informés de manière proactive de l’annulation au cours des prochains jours.
Bien avant l’arrivée des colons russes, la Sibérie abritait une myriade de « petits peuples » autochtones. A proximité du lac Baïkal, les Bouriates en restent un exemple vivant…
Le climat change. Ciel plombé de duvet gris à l’approche des villes, nuages de pollution plutôt que de pluie. Quelque part sur la gauche, on devine un instant les crêtes de la Grande Muraille. Et voici Pékin, le but du voyage. En comptant les différents arrêts, près de trois semaines depuis Moscou.
En 2014, il avait été question de remplacer le Transsibérien historique par un TGV qui couvrirait le trajet en deux jours. Depuis lors, tant mieux. Laissons les Sibériens voyager chez eux à bon marché et aux voyageur occidentaux le rêve d’une aventure à nulle autre pareille.
Ces jours prochains, quelques documents pour découvrir différemment les peuples du Baïkal, un hiver dans la steppe mongole et des façettes inattendues de Pékin…
Encombrée, polluée et bruyante, la capitale mongole, Oulan-Bator, a été construite au temps du communisme selon les règles architecturales du communisme. Pas vraiment attrayant. Pourtant, l’atmosphère y est plus cordiale qu’en Russie. Parfois même affectueuse. J’y étais déjà venu, en route vers les grandes steppes. J’y suis revenu depuis lors. Je l’ai toujours détestée et aimée à la fois. J’y retournerais bien plus volontiers qu’à Moscou ou Pékin.
Quant au désert de Gobi, immensité ondulée et blanchâtre, il scintille jusqu’en pleine nuit dans un décor improbable et infini.
Alors que le Conseil fédéral encourage les Suisses à passer leurs prochaines vacances d’été sur territoire helvétique, plusieurs pays de l’Union européenne découragent leurs citoyens à se rendre hors de leurs frontières. A quoi ressemblera le tourisme cet été?
Plus grande réserve d’eau douce du monde (260 fois celle du Léman !), le lac Baïkal est surnommé « le Perle de la Sibérie ». C’est largement mérité.
L’embâcle de la glace immobilise le lac bien avant l’hiver et la débâcle n’intervient que six mois plus tard mais la pêche se pratique tout au long de l’année, même en hiver grâce à des trous forés dans la couche gelée, qui peut atteindre un mètre d’épaisseur. On pêchait et on pêche encore un peu d’esturgeon pour produire du caviar mais l’omoul, variété de truite spécifique au Baïkal, se déguste tiède et à peine fumée. Un vrai délice populaire.
Mais il est déjà temps de repartir plein sud, cap sur la Mongolie. A peine 500 km pour se rendre d’Irkoutsk à Oulan-Bator mais un véritable changement d’univers. Le Transsibérien, désormais dénommé Transmongolien, pénètre rapidement (enfin rapidement, c’est beaucoup dire) entre collines et montagnes décharnées. Oubliée la grande plaine russe. On change de pays, d’atmosphère aussi. Dans les wagons, de souriantes hôtesses mongoles remplacent agréablement leurs acariâtres collègues russes et, comme par enchantement, il est désormais autorisé d’ouvrir la fenêtre…
1400 km à l’est de Novossibirsk, voici Irkoutsk, surnommée « le petit Paris de la Sibérie », allez savoir pourquoi. Bien avant l’arrivée du Transsibérien, la ville abrita un important comptoir pour les fourrures prélevée sur la faune de zibelines et autres loutres par le petit peuple des Bouriates. On y exploita aussi l’or et l’ivoire de mammouth…
C’est à Irkoutsk que le tsar déporta prisonniers et opposants politiques, parmi lesquels les célèbres « décembristes », officiers libéraux qui avaient tenté de soulever, en 1825, la garnison de Saint-Pétersbourg.
Mais, avant de bifurquer vers la Mongolie, comment faire étape à Irkoutk sans s’offrir un détour (55 km) jusqu’au lac Baïkal, le plus profond du monde, contenant la plus grande réserve d’eau douce de la planète ? Ce sera pour demain.
A 2800 km de Moscou, Novossibirsk fut fondée en 1893 près du pont du chemin de fer enjambant la rivière Ob. De 1893 jusqu’en 1925, elle se nomma Novonikolaïevsk, du nom du tsar Nicolas II de Russie. La cathédrale Saint-Alexandre-Nevski fut le premier bâtiment en pierre à y être construit, dès 1896.
Le plus grand opéra de Russie fait évidemment la renommée de Novossibirsk. Mais notre plus belle découverte aura été le petit musée des chemins de fer, dans cette ville qui est née, qui a grandi et qui continue de vivre grâce au Transsibérien.
Après la révolution d’Octobre, le tsar Nicolas II et toute sa famille furent assassinés dans les caves de la villa Ipatiev, le 17 juillet 1918. Iakov Sverdlov, chef de la police politique, commandait le peloton d’exécution.
Le Transsibérien ! Qui n’a pas rêvé de l’emprunter, de Moscou à Vladivostok ou Pékin, une fois au moins dans sa vie ? C’est ce second itinéraire, bifurquant à hauteur du lac Baïkal, que nous avons choisi d’emprunter, via la Mongolie, le désert de Gobi et la Grande Muraille.
Lorsqu’on a choisi de faire plusieurs étapes pour découvrir les villes et villages émaillant la ligne, on change évidemment de train à chaque fois. Nous avons choisi de nous arrêter à Ekaterinbourg (où prit fin, dans le sang, l’histoire des tsars), Novossibirsk (où il ne faut rater sous aucun prétexte l’opéra et le musée des chemins de fer), Irkoutsk (sa maison des « décembristes », le souvenir de Michel Strogoff et un détour par le lac Baïkal), Oulan-Bator (capitale moche mais affectueuse de la Mongolie) et enfin Pékin, qu’on ne présente plus.
Première étape : de Moscou à Ekaterinbourg
Je n’ai pas que de bons souvenirs de Moscou. En 1971, poursuivi par les escouades du KGB, j’avais échappé de justesse à quatre ans de prison pour « espionnage », le terme utilisé pour une enquête journalistique non autorisée. Et me revoici à l’hôtel National, là où j’avais vécu confiné, les sbires à ma porte, des jours et des jours. J’aurais pu descendre dans un autre établissement mais j’ai tenu à revenir ici, de la même manière qu’on pose à nouveau la main sur le feu après s’y être brûlé.
Dans les montagnes de l’île Rodrigues (Océan Indien), Vagor Limock continue à traquer le trésor que l’ancêtre de Jean-Marie Le Clézio croyait déjà avoir identifié, voilà prés d’un siècle.
Sur l’île Rodrigues, au beau milieu de l’océan Indien, une jeune fille va se faire tirer les cartes par une gentille sorcière pour ne plus trop penser à son amoureux…
Sur l’île Rodrigues, dans l’océan Indien, la religion et la magie se rencontrent à la manière des lointains ancêtres africains. Après le travail des champs, nombreux sont ceux qui se rendent, le dimanche, dans l’église de Soeur Sweetee.
L’île Rodrigues est entourée d’un des plus beaux lagons de l’océan Indien. Chaque matin, sur la barque à voile, Eliott va y déposer les casiers dans lesquels il espère retrouver, le soir, de quoi nourrir sa famille.
Même si les liaisons maritimes et aériennes ont fait quelques progrès, le voyage à Rodrigues reste une authentique aventure. Perdue au beau milieu de l’océan Indien, cette île minuscule appartient officiellement à l’Ile Maurice mais elle continue de vivre sa propre vie, qui puise ses racines au beau temps des corsaires…
Autour de Ben et Tino Gontran, ce groupe de musiciens parmi les plus célèbres de l’île Rodrigues se résunit chaque semaine pour jouer la musique traditionnelle, laval et polkarisse, accompagnée à … l’accordéon diatonique.
C’est ici, à la porte de l’Asie, que l’Orient Express accomplit son voyage et retrouve son histoire. Le 1er janvier 1929, 80 kilomètres avant l’arrivée, le train avait été bloqué dans les neiges pendant six jours ! Mais avant d’atteindre les bords du Bosphore, le train fait en Bulgarie un crochet par Varna, où s’arrêtait jadis la ligne au profit d’une fin de voyage en bateau. Donnant sur la mer noire, les jardins du château sont sublimes et, dans le choeur de la cathédrale, les voix d’hommes psalmodient la liturgie orthodoxe.
L’entrée en gare d’Istamboul se fait au son des janissaires et de leurs tambours. Pour nous, le voyage se termine en ce jour de 2004 mais, pour Claire-marie et Anne, la vie est ici. Elles ont pris mari en Turquie, leurs enfants sont bilingues et leur avenir sera en Turquie, si le pays ne bascule pas dans l’intégrisme et que l’Europe daigne lui entrouvrir la porte.
En 2004, quittant la Hongrie, l’Orient Express quitte aussi l’Europe, vers laquelle lorgnent Roumanie, Bulgarie et Turquie. A bord, les passagers se retrouvent au wagon restaurant, des liens se tissent, des destins se révèlent. Brève étape à Sinaïa, dans les montagnes des Carpates. Havre de paix, jadis lieu de villégiature des rois… et des apparchiks.
A Bucarest, l’Orient Express arrive dans la minuscule gare de Baneasa d’où le roi Carol, père du roi Michel, avait fui avec sa maîtresse pendant les années de guerre. Avec l’arrivée des communistes, la monarchie avait disparu, mais pas les fastes. Voici la villa de la famille Ceausescu et sa robinetterie d’or, voici le Palais du Peuple, plus grand édifice du monde après le Pentagone.
Depuis mai 2004, plus de frontière entre l’Autriche et la Hongrie, naguère unies dans un Empire et aujourd’hui réunie dans l’Europe élargie. Eszter Merei, notre guide, a été typographe à Genève. Sur les bords du Danube, elle nous entraîne chez un fabricant de violons, tsigane bien sûr, puis sur la voie étroite du petit « train des pionniers » cher à son enfance.
De son côté, l’Orient Express fait étape au musée des Chemins de Fer où des milliers de citadins viennent admirer la vaisselle de porcelaine, les verres de Lalique et le luxe d’un autre temps. Dans un quartier de la périphérie vit une famille dont le père, hongrois d’origine, est né en Suisse après l’invasion soviétique. Sa femme défend fièrement l’identité hongroise. Quant aux enfants, ils sont européens, évidemment !