Long de presque six kilomètres, à double voie et sans freins de chariot, le téléphérique suisse d’Arménie a permis de tisser des liens économique entre les deux pays.
Les «Ailes de Tatev» sont une fierté suisse. Construit par la maison Garaventa-Doppelmayr à Goldau, dans le canton de Schwytz, le téléphérique baptisé «Ailes de Tatev» est le plus long de la planète avec ses 5,7 km. Il permet de rejoindre une des richesses historiques du pays dans un décor de rêve.
L’arrivée du téléphérique à la station de Tatev
Savez-vous où se trouve le plus long téléphérique du monde? Ce ne sont ni la Suisse, la France ou l’Autriche, ou encore les Etats-Unis ou la Chine qui le possèdent puisqu’il se trouve en Arménie. Baptisé «Ailes de Tatev», il permet de relier les villages de Halidzor et de Tatev, où se trouve un monastère du 11e siècle qui est un des édifices les plus anciens, les plus beaux et les plus élevés du pays.
Le monastère sous la montagne encore enneigée et dominant les gorges de la rivière Vorotan
À une quinzaine de km de Goris, la principale ville du sud-est de l’Arménie, le téléphérique a une longueur de 5,7 km et franchit les profondes et spectaculaires gorges de la rivière Vorotan. Il a fallu onze mois à la société helvético-autrichienne Garaventa-Doppelmayr, dans le canton de Schwytz, pour mener à bien les travaux, avec entre autres l’utilisation d’un hélicoptère de l’armée suisse. Son inauguration a eu lieu le 16 octobre 2010 et les cloches du fameux monastère, un des lieux sacrés les plus importants d’Arménie, sonnaient à toute volée. Situé à 1537 mètres d’altitude, ce dernier est un des lieux les plus prisés par les touristes dans une Arménie qui se situe encore hors des sentiers battus dans ce secteur, mais qui va sans doute connaître un essor ces prochaines années. Les deux cabines aller-retour du téléphérique peuvent transporter jusqu’à 25 passagers chacune, à la vitesse de 37 km/h et pour douze minutes de parcours entre 230 et 400 mètres de distance au sol.
Le monastère de Tatev est un lieu majeur pour le développement touristique arménien. En haut, la station supérieure du téléphérique
Au bout de cet «envol» impressionnant, on découvre donc ce monastère de Tatev, qui a joué un rôle important dans l’histoire de l’Arménie puisqu’il abritait une université. Classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco en 1995, il était très difficile d’accès avant que ne soit achevé la construction du téléphérique dont le coût des travaux a atteint quelque 25 millions de francs suisses. Pays pauvre ayant des frontières avec la Turquie, l’Iran, l’Azerbaïdjan et la Géorgie, l’Arménie cherche à développer son tourisme, notamment grâce à son riche patrimoine historique.
Roger Juillerat
Au pied du monastère, une paysanne de Tatev travaille la terre pour la plantation des oignons et des pommes de terre
©Photos: Roger Juillerat
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