Côté face, il y a bien entendu l’incontournable abbatiale, chef-d’oeuvre de l’art romand et gothique. Mais le village, qui avait acquis le statut de ville en 1581, possède d’autres trésors. Une promenade historique permet de les découvrir.
Comme chaque été, Romainmôtier foisonne de vie et propose une riche palette d’activités culturelles. En plus de sa célèbre abbatiale, ses rues pittoresques révèlent d’autres richesses historiques et architecturales. Avec le concours du Parc Jura Vaudois, Monique Chevalley, guide-interprète du patrimoine, y organise des promenades sur le thème de « Romainmotier l’insoupçonnée ». L’occasion de traverser 2000 ans d’histoire du lieu, de l’ère des Romains à aujourd’hui, en passant par le Moyen Âge et l’industralisation.
Depuis l’Office du tourisme, via la venelle des Pierres et le mur des Lézards, on monte sur la place des Marronniers et du Vieux-Cimetière. Pour admirer une maison carrée, qui était une ancienne loge maçonnique et, en face, au début de la route de Vaulion, la majestueuse demeure de Pierre-Maurice Glayre, qui fut un des artisans de l’indépendance vaudoise (1798). Dans la cour pavée se détache sur le mur blanc le nom «de Lerber», gendre bernois du révolutionnaire… Et père de Maurice de Lerber, qui contribua au passé industriel florissant de la ville, en installant au XIXe siècle une tuilerie réputée loin à la ronde, ainsi qu’une fonderie.
Culture du chanvre
La guide nous apprend ensuite qu’on cultivait autrefois la vigne et le chanvre sur les râpes, les coteaux situés au-dessus du village. Comme les balcons en fer forgés témoignent de ce passé où Romainmôtier comptait plus de 800 habitants (530 aujourd’hui). Sans oublier les tuiles faites d’argile, extraite du vallon du Nozon, dont le dernier couvreur installé un peu plus loin possède encore un stock.
On redescend le Chemin-du-Pré-des-Cailles en direction de l’ancien lavoir et du vieux Moulin, en suivant un canal asséché, mais avec l’écoulement du Nozon en toile de fond. Coup d’oeil au passage sur la rue du Pont-Couvert, qui est toujours là, pour se retrouver au bord du Nozon, puis derrière la Maison du Prieur et enfin au pied de l’imposant tilleul du chemin Derrière-L’église. Avant de retrouver la cour de l’abbatiale, en fait l’ancien cloître. Et terminer une balade riche d’enseignements.
Textes et photos: Roger Juillerat
Infos pratiques
Remonter le temps: les groupes peuvent s’adresser à l’Association des guides-interprètes du patrimoine (ASGIP), www.asgip.ch, ou directement monique.chevalley@gmx.ch. Le Parc Jura Vaudois organise des balades durant l’été, www.parcjuravaudois.ch
L’abbatiale: elle a été construite entre 990 et 1030, selon les plans de l’église de Cluny, sur les ruines d’un couvent datant du 5e et 7e siècle.
La Maison du Prieur: avec ses magnifiques salles, elle date du 13e siècle et elle a été sauvée et entièrement restaurée par Katharina von Arx (1928-2013).
Couettes et couverts: les petits plats du Saint-Romain, place du Bourg 5, avec sa terrasse face à l’entrée de l’abbatiale. La Rôtisserie Au Gaulois, à Croy, avec sa cuisine du terroir et une carte raffinée, www.au-gaulois.com
S’informer: www.romainmotier.ch, www.yverdonlesbainsregion.ch