Saint-Malo, l’insoumise de Bretagne

3 juin 2019

Saint-Malo

Sur le littoral français de la Manche qui sépare la France de l’Angleterre, Saint-Malo, tout comme son voisin le Mont-Saint-Michel, fait partie du Patrimoine mondial de l’humanité répertorié par l’UNESCO, et représente l’un des plus beaux exemples français possédant un passé glorieux, en marge des autres villes bretonnes.

Par Gérard Banc et Erika Bodmer / Photos Gérard Blanc


Il est difficile aujourd’hui de s’imaginer le Saint-Malo d’autrefois quand on voit toute cette étendue de quartiers modernes autour de la ville fortifiée, avec les villes composant son agglomération, comme Saint-Servan, Paramé ou Saint-Ideuc. C’est dans l’espace intramuros que résident toutes les légendes et faits historiques qui donnent à cette espace tout l’attrait que justifie l’intérêt de ses visiteurs.

On l’appelle volontiers la « ville corsaire », car elle fut le port de départ des célèbres marins tels que Dugay-Trouin et Surcouf, qui furent, le premier mandaté par Louis XIV et le second par Napoléon 1er pour faire la chasse aux navires anglais et leur infliger le plus de dégâts possibles et s’emparer de leurs riches cargaisons en utilisant des méthodes inspirées de celles des pirates, visant à mettre à mal le commerce britannique sous toutes les latitudes et, principalement dans l’océan Indien. La comparaison avec les pirates et autres flibustiers s’arrêtera là, car le butin gagné était distribué en trois parts : un tiers pour la couronne de France, un tiers pour l’armateur du bateau et le reste pour l’équipage.

A un officier anglais qui déclarait que les corsaires français se battaient pour l’argent et les Anglais pour l’honneur, Robert Surcouf lui répondit : « On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus. » Sur les remparts de Saint-Malo, une statue du célèbre écumeur des mers trône selon une attitude qu’on imagine être à la tête de son équipage lors d’un abordage. A trente ans, il fut assez riche pour devenir armateur à son tour.

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