Le Suisse Maximilien Bruggmann a arpenté le Sahara en long et en large pendant des années pour révéler par l’image les mystères cachés du désert. Le guide saharien Jean-Claude Bourgeon l’a plusieurs fois accompagné.
Sous son chèche indigo, le regard du chef Abakaoua, souligné d’un trait de khôl, révèle toute la fierté touareg. Le vieil homme a été photographié dans la région de l’Aïr, au Niger, par le Suisse Maximilien Bruggmann, décédé en août 2016. Le reporter globe-trotteur aux 100 000 diapositives et soixante ouvrages illustrés (notamment aux Editions Silva) est actuellement à l’honneur au Musée saharien, à Montpellier. Grand passionné du désert, il se rendait fréquemment dans les lieux les plus reculés du Sahara à la rencontre de ses amis nomades ou à la recherche de gravures rupestres.
«Le chef Abakaoua participait aux missions françaises du Centre d’éducation renforcé (CER), qui ont été menées deux fois par an entre 2000 et 2006 dans le Sahara. Il portait la sagesse de la caravane», se souvient le guide Jean-Claude Bourgeon, qui a plusieurs fois accompagné le photographe dans le désert. Chaque mission du CER était destinée à une quinzaine de mineurs délinquants multirécidivistes, auxquels la justice française proposait un dépaysement total de trois mois pour «casser leurs repères» et leur permettre de «découvrir d’autres valeurs» en vivant auprès des Touareg.
Le Suisse Maximilien Bruggmann a participé aux expériences hivernales. Il en a ramené les superbes et émouvantes photographies actuellement à voir au Musée saharien. Une vitrine permanente lui sera consacrée dès l’an prochain.
Pascal Fleury / Photos: Les Amis de Maximilien Bruggmann http://blog.les-amis-de-maximilien.org et http://maximilienbruggmann.com
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