Gastronomie : Si la Croatie est la perle de l’Adriatique, l’Istrie en est la boîte magique. Des paysages ondoyants et verdoyants. Bordé du ruban bleu de la mer, des collines des forêts, un accueil et…. une gastronomie pour le moins surprenante.

Paladini, 42 habitants, 100 chiens. En voilà une surprise. C’est que cette minuscule commune ne vit que de la truffe. Noire, banche. Pour obtenir le droit de « chasser »  la truffe, il faut au minimum 2 chiens truffiers par détenteur de permis. Visite à la famille Karlic, propriétaires forestiers et chasseurs depuis plusieurs générations !

L’accès par la route est facile car le réseau routier de Croatie est remarquablement entretenu et peu de véhicules circulent. Une bonne carte ou un GPS et l’aventure commence. Dans ce village niché sur une colline près de Buzet, le « ranch » Karlic se présente comme une immersion dans le monde de la truffe. Chambre d’hôtes sur place, grande piscine, terrasses et une odeur de truffes qui vous prend dès l’approche. Depuis plus de 40 ans, la famille investit dans les chênes truffier  et parcourt ses forêts à la poursuite du diamant noir. Et cela vaut la peine puisque les cueillettes familiales ont permis d’ouvrir l’entreprise qui fait vivre tout le village, de racheter les cueillettes d’autres professionnels et même de tenir boutique.

De l’omelette à la glace

Pour les inconditionnels de la truffe, une journée tout truffe est a vivre une fois au moins. Elle commence, au petit déjeuner, par une assiette de saucisson et fromage à la truffe, servis avec des tranches de pain à la crème de truffe ou, pour les amateurs de douceurs, un miel parfumé à la truffe. Il se poursuit par une omelette onctueuse de truffes noires râpées, éventuellement arrosée de quelques gouttes de truffes blanches. Pour les autres repas, du fromage blanc, aux pâtes ou raviolis farcis, en passant par le carpaccio, le ragoût, le gibier ou tout autre mets, le choix est large, tout est  «à la truffe »,  jusqu’au sorbert qui se déguste avec un carré de chocolat ou des biscuits.  Enfin, comme il faut tout de même songer à digérer, une promenade en forêt avec guide et chien truffier permet de découvrir qu’il s’agit là d’un vrai métier et que même pour les maraudeurs, la tâche est difficile.

Noires ou blanches

Cette région bénie des dieux permet de «trufffer » toute l’année. Les truffes noires d’été sont beaucoup plus nombreuses et plus petites. Elles se vendent entre 250 et 300 euros le kg tandis que celles d’hiver, plus rares et plus grandes montent déjà à 600/700 euros le kg. Mais la fortune vient surtout des truffes blanches qui sortent entre septembre et décembre et dont le prix au kg dépend de la taille et s’étale de 500 à 5’000 frs. Et tant qu’à faire, si l’envie de truffes vous pousse à Paladini, réservez le 2^e week-en de septembre. Une fête à la truffe est organisée et une omelette géante est préparée. Chaque année un œuf est ajouté. Cette année, ce seront 2014 œufs qui seront cassé et mélangés à 10kg de truffes râpées. Voilà qui vaut un déplacement.

Nina Brissot