Selon les principaux tour-opérateurs et agences de voyages membres de la Fédération suisse du voyage (FSV), les ventes de vacances estivales devraient croître de 5 à 10% cette année par rapport à l’été 2016. Le pourtour méditerranéen, Turquie exceptée, est largement plébiscité.
Les destinations les plus demandées sont la Grèce, Chypre (en très forte progression depuis deux ans), l’Espagne, le Portugal, la Sardaigne, la Croatie, la Corse, la Scandinavie au sens large et, plus loin, le Canada, les Etats-Unis (l’élection de Donald Trump ne joue pour l’heure aucun rôle) et l’Afrique du Sud.
Les croisières tiennent également la corde, dont plus de 25 millions de passagers sont attendus cette année dans le monde… La popularité actuelle de ce produit, autrefois considéré comme élitaire et des tarifs attractifs en raison du nombre considérable de bateaux en activité sans compter ceux en construction, expliquent ce boom.
De manière générale, le succès d’une destination dépend aussi de ses dessertes aériennes. Par exemple, les vols directs d’Edelweiss Air vers l’Islande ou le Costa Rica dopent la demande.
«En raison du succès probable de certaines destinations estivales, les îles Baléares et Canaries en tête, je recommande des réservations anticipées», souligne Walter Kunz, directeur de la Fédération suisse du voyage. En effet, ces îles disposent de capacités aériennes et hôtelières limitées.
La Turquie aux abonnés absents
La Turquie s’effondre littéralement. Elle entraîne dans son sillage, même si la chute est moins marquée, la Tunisie. Le Maroc demeure stable même s’il subit le contrecoup de la désaffection de la clientèle pour la Tunisie. L’Egypte, avec ses différentes offres, balnéaire et de plongée, culturelle, de croisières, demeure à un niveau de demande relativement bas, mais qui pourrait augmenter ces prochains mois si aucune actualité négative la concernant ne fait la une des médias.
L’océan Indien (île Maurice, Réunion, Seychelles) est sollicité. Idem pour les îles du Cap-Vert, en progression notable depuis plusieurs années. Toutefois, le volume de clientèle qu’elles génèrent ne saurait compenser celui perdu sur la Turquie.
Les voyages en Asie sont en plein essor à cause ou grâce à la guerre tarifaire que se livrent les compagnies aériennes. «On peut passer une semaine en Thaïlande pour 1000 fr. seulement, vol compris», souligne Walter Kunz.
Les petites villes privilégiées
Insécurité liée au terrorisme et heurts (géo-)politiques s’accommodent mal avec le tourisme, même si la croissance attendue des vacances estivales prouve que nos compatriotes continuent d’avoir envie de voyager. Cependant, ils choisissent différemment leur destination en fonction de ces critères.
«La sécurité s’agissant du choix d’un lieu de villégiature est prépondérante, confirme le directeur de la FSV. Pour les voyages intervilles, les capitales européennes sont ainsi écartées au profit de villes plus petites comme Dublin ou Edinbourg. C’est une chance pour les agents de voyages, dont les clients cherchent de nouveau les conseils pour passer un séjour agréable en lieu sûr.»
Mais la majorité des clients continue de passer par Internet pour réserver un voyage simple comprenant un vol et un hôtel.
Didier Walzer