Le photographe Maximilien Bruggmann n’est plus
YVERDON-LES-BAINS / 22 août 2016 – Ses lumineuses images étaient des instants d’éternité et il s’en est allé rejoindre cette dernière. Pendant plus d’un demi-siècle, il a parcouru le monde et il laisse aujourd’hui des témoignages d’une grande richesse.
Maximilien Bruggmann, une des grandes étoiles de la photographie, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche au CHUV. Il avait fêté tout récemment son 82e anniversaire et, pendant un demi-siècle, l’Yverdonnois né dans l’Entlebuch lucernois a couru les cinq continents pour saisir au vol des images qui constituent des témoignages et des documents d’une grande variété et d’une extraordinaire richesse. Il a aussi dirigé des expéditions à la recherche de peintures rupestres, en particulier dans les lieux les plus reculés du désert saharien.
J’ai eu l’occasion de le côtoyer souvent et encore récemment; c’était un homme chaleureux, volontaire, profond et tellement gentil. Comme le souligne Alex Décotte, l’ancien journaliste et animateur de la Télévision romande, qui a fait en son temps plusieurs reportages et des livres avec lui: « Ce frère en amitié m’était particulièrement cher, déclare-t-il. C’est ce qui m’a poussé à créer l’Association des Amis de Maximilien Bruggmann. Le travail de numérisation et de publication que nous avons entrepris depuis des mois – et qui sera poursuivi – m’avait rapproché un peu plus encore de lui et j’espère que son oeuvre, loin de disparaître des mémoires, éveille la conscience et l’imaginaire d’autres voyageurs, d’autres passionnés et d’autres générations ».
Plus de cinquante livres
Les archives photographiques de Maximilien Bruggmann – près de 150.000 diapositives, des films, gravures, peintures et documents – sont ainsi sous bonne garde et ses amis vont perpétuer son immense travail. Les photos prises dans le désert, les gauchos argentins, la route des épices, les décors démesurés des parcs nationaux américains, le chatoiement coloré des cérémonies amérindiennes, les glaces du Québec et les panoramas grandioses des Alpes, etc., sont d’une esthétique rare et d’une grande valeur. Et l’extrême méticulosité que ce graphiste de formation et explorateur mettait dans tout ce qu’il entreprenait figure dans de nombreux livres, notamment aux éditions Silva.
Il a aussi été le photographe officiel de l’Expo 64 à Lausanne, a découvert des sites historiques au Niger et collaboré avec plusieurs scientifiques des Musées d’ethnographie de Neuchâtel, Bâle et Genève. Sans oublier, bien entendu, ses nombreuses expositions et conférences. J’espère bien qu’on pourra lui en consacrer de nouveau une à Yverdon-les-Bains, cette ville qu’il aimait tant, et dans laquelle il revenait toujours après ses nombreuses expéditions. Bon voyage Maximilien.
Roger Juillerat
Lire ou télécharger l’article publié le 23.8.2016 dans La Région – Nord vaudois
BRUGGMANN, Maximilien (1934-2016)
Membre d’honneur de Presstourism.ch
Publications: Livres 1964 2007
Voyages et missions: Voyages 1957-2013
Reportages photographiques:
Art rupestre du Sahara / Région de l’Aïr
Art rupestre du Sahara / Région du Djado
Art rupestre du Sahara / Région de l’Enneri Blaka
Art rupestre du Sahara / Région du Fezzan
Art rupestre du Sahara / Région du Tassili n’Ajjer (Algérie)
Art rupestre du Tibesti / Tchad & Libye (en cours)
Autres reportages sahariens
Monde inca / Pièces de musées
Monde inca / Lieux et sites
Autres reportages photographiques
- Camargue: transhumance des chevaux
- Regards du monde
- Cowboys & Rodéos (avec Alex Décotte)
- Indiens de la côte nord-ouest (Canada)
Sites:
www.maximilienbruggmann.com
www.maximilien-bruggmann.ch
www-les-amis-de-maximilien.org
Portrait vidéo: En cinquante ans de photographie, de bourlingue et de rencontres, Maximilien Bruggmann a publié une bonne cinquantaine de livres et tourné un unique film mais quel film: Ombres bleues du Tassili, consacré à la vie quotidienne des Touareg en 1961.
Comment fait-on, d’où vous vous trouvez maintenant pour photographier les étoiles et leur donner toute leur brillance? Sans doute ne le saurons-nous jamais. Par contre nous savons que vous y réussirez à coup sûr. Alors, au travail Maximilien, cette nouvelle route sera belle.
Nina Brissot