Escapade: En pleine Méditerranée, à 90 km de la Sicile et à moins de 300 km du continent africain, l’archipel maltais offre au voyageur un éventail historique d’une rare ampleur. De la préhistoire à l’indépendance, les envahisseurs se sont succédé sur ces îles, forgeant le caractère d’un peuple tout en rondeur.
Par Nina Brissot
Le bonheur de Malte est que l’on peut s’y rendre aussi souvent qu’on le souhaite, il y aura toujours la découverte au rendez-vous. L’été y dure 7 mois et l’accueil toute l’année. De La Valette, capitale à l’animation permanente, élue Capitale européenne de la Culture pour 2018 à la 3e île habitée, Comino, où seuls trois habitants occupent encore l’espace, tout porte à penser qu’à chaque étape on change de pays et de vie. Qui veut une vie trépidante où les fêtes se succèdent, où l’on passe du café animé aux fêtes religieuses (entre 1 et 3 chaque week-end entre mai et septembre), les musées, les innombrables églises, les places publiques où toujours il se passe quelque chose, les spectacles et le port en perpétuel mouvement, restera à La Valette. Au bout de quelques jours pourtant, il sera peut-être content de s’éloigner de la frénésie citadine pour découvrir Gozo, ses plages, sa ruralité, sa citadelle et ce côté si pittoresque que la fierté de ses habitants à être gozoien rend unique.
Pour vraiment prendre la mesure de la beauté particulière de Malte, il faut l’aborder par la mer et lentement voguer le long de ses murailles, palais et forteresses. Un rayon de soleil sur ses pierres millénaires et l’île livre un éclat qui laisse sans voix. L’inexplicable est là, devant soi, posé sur des galettes de rochers qui semblent flotter, comme si cette ville cité allait larguer les amarres et prendre le large.
Les beautés du mondeEn pleine Méditerranée, là où le sirocco se joue du mistral, l’un ou l’autre soufflant le chaud et le froid sans prévenir, Malte et ses îles offrent des images proches de l’illusion d’optique. Vue de la mer, l’île principale ressemble à un éperon rocheux comme posé sur une galette plate que l’on croirait ancrée dans le mystère des profondeurs bleu-vert d’un port creusé dans les falaises. Eperon plutôt raide sur lequel se sont agglomérées les richesses et les beautés du monde. Toutes semblent se pousser du coude pour se faire une place sous le soleil maltais. Pas un endroit où porter le regard sans qu’il soit attiré par une curiosité témoin de la grandeur d’époques où chaque envahisseur se devait d’être plus beau, plus fier, plus riche et plus créatif que les précédents. Sans remonter au néolithique, ni même à l’Antiquité qui a vu les époques phéniciennes et romaines se succéder, mais simplement au Moyen Âge, les invasions ont été nombreuses. Les «Barbares» venus d’Italie, quelques «Vandales» d’origine germanique, puis ont défilé les Gothiques, les Byzantins, les Arabes avant que n’arrivent d’autres visiteurs pas toujours attendus, de France ou de Germanie. Entre 1530 et 1798, Malte vivra à l’heure des Chevaliers de St Jean de Jérusalem, installés sur l’île par Charles Quint. Ceux que l’on nommera ensuite les Chevaliers de Malte avaient huit obligations à tenir pour pouvoir porter la Croix de Malte: Vérité (on ne précise pas laquelle), Foi, Humilité, Justice, Clémence, Sincérité, ainsi que la résistance à la persécution et le repentir de ses péchés. Par leurs constructions de forts et de ports, les Chevaliers défendront Malte d’une invasion turque et laisseront de splendides bâtiments posés face au port sur d’autres galettes rocheuses. Puis Malte passera sous domination britannique avant de devenir indépendant le 21 septembre 1964 et d’entrer dans l’Union européenne en 2004, pour leur plus grand bonheur disent volontiers les Maltais. Ils sont dans la zone euro depuis 2008. (photo no 2)
La vie maltaiseAllez savoir pourquoi, les petits pays attirent les banques. Malte n’échappe pas à la règle, comme la Suisse, le Luxembourg ou le Liechtenstein. Malte est riche, même si le salaire minimum se situe autour de 1.000 euros. Les loyers ne pèsent pas dans le budget, 75% des Maltais sont propriétaires de leur habitation, payée en moins de 30 ans. La santé est gratuite et l’éducation aussi. Chaque enfant entre 5 et 16 ans reçoit sa tablette en classe et l’université accueille 16.000 étudiants qui, non seulement ne paient aucun écolage mais sont rémunérés autour de 300 euros par mois pour étudier. On croit rêver! Il existe même des HLM, tous construits sur le même modèle et le loyer est fixé à …. 300 euros par an! Non pas par mois, par an! Enfin, les impôts sont raisonnables puisque les taxes les plus élevées ne dépassent pas 25% du revenu. Enfin, les étrangers établis à Malte ont le droit de vote au niveau communal. L’armée a bien changé depuis le temps des invasions. Elle compte aujourd’hui 1.200 hommes, 2 hélicoptères et 7 bateaux. Autrement dit pas de quoi effrayer l’ennemi. Mais tout comme la Suisse, Malte est neutre. (photo No 3)
Richesses et facilitésQu’est-ce qui permet aux Maltais de vivre sans autres dépenses que ses besoins personnels, quasi sans taxes et avec des impôts modérés? Avec 30% d’apport, le tourisme est l’un des grands pourvoyeurs de fonds pour le gouvernement, avec la finance et le port franc qui encaisse énormément de taxes. L’agriculture et la pêche permettent quasi l’autarcie avec quelques élevages de bétail mais aussi de chèvres, de moutons et de lapins, qui ont droit au titre de plat national.
Les olives et la vigne font partie des cultures du pays pour une cuisine, comme il se doit méditerranéenne avec quelques spécialités comme la tourte à la viande ou au poisson. Pour ce qui est des transports, un grand réseau de bus, très bon marché, sillonne l’île avec des départ toutes les demi-heures. Attention si vous louez une voiture, à Malte comme à Londres, on roule à gauche.
Quelques chiffres
Malte avec 316 km2 est le 5e plus petit pays d’Europe après le Vatican, Monaco, St Marin et le Liechtenstein.
Indépendance 1964
République 1974
Union Européenne 2004
Habitants 430.000 à Malte
30.000 à Gozo
3 à Comino
Langues Maltais et anglais
Eglises 376
Temples préhistoriques 22
Religion Catholique à 98%
A faire, à voir
Du pêcheur au tailleur de pierres, du randonneur adepte du tourisme vert à l’adepte du farniente sur une plage au cœur d’une crique, du chasseur d’histoire au visiteur d’églises (il y en a 380 rien que sur l’île de Malte), tout est possible et il vaut mieux se faire un programme pour ne pas partir dans tous les sens, tant les tentations sont nombreuses. Mais à coup sûr il faut passer une journée à la Mdina ou les maisons bourgeoises – pour la plupart hantées croient les Maltais – jouxtent les palais et les rues se transforment en avenues pour s’enfiler ensuite en ruelles étroites et souvent mystérieuses. La cathédrale mérite une visite guidée tant les trésors qu’elle recèle sont nombreux. A voir absolument la salle qui expose la décapitation de St. Jean Batiste, par Le Caravage, seul tableau qu’il ait signé. Une visite de La Valette s’impose il existe des bus à plate-forme qui permettent de voir la ville presque à hauteur des centaines de balconnets fermés, sortes de bow windows accrochées aux façades. Au port, les entrepôts construits au XVIIIe siècle forment aujourd’hui les lieux de rendez-vous pour boire un verre, manger une assiette, voir défiler le monde, les musées regorgent de pièces originales. Une nécropole classée au patrimoine mondial offre un moment de fraicheur tout comme de très beaux jardins. St Paul et ses animations de bord de mer, son aquarium et ses spas attirent grand nombre de touristes. Malte est connu aussi pour ses écoles d’anglais où se rencontrent des jeunes du monde entier.
Gozo et CominoUn ferry permet de traverser (on ne paie qu’au retour) de Malte à Gozo, deuxième île habitée de l’archipel. Gozo, c’est l’histoire en résumé. Des temples mégalithiques aux cultures modernes dont des champs de fèves à perte de vue, on va voir la grotte de Calypso, cette nymphe qui retint Ulysse 7 ans sous son charme. Les églises sont partout et des promenades dans les ruelles sinueuses et étroites offrent des échappées vers une campagne à déguster des yeux. Les plongeurs adorent partir à la chasse aux épaves et les archéologues sur les traces des inconnus qui ont construit les temples, les sportifs n’auront que le choix. Quant à Comino, dernière île habitée, elle comptait jusqu’en 2016 encore 4 âmes. Depuis, l’une s’en est allée. On y va donc pas à la rencontre des habitants mais pour la plongée et son lagon bleu d’une grande beauté. (photo no 7)
La vie maltaiseAllez savoir pourquoi, les petits pays attirent les banques. Malte n’échappe pas à la règle, comme la Suisse, le Luxembourg ou le Liechtenstein. Malte est riche, même si le salaire minimum se situe autour de 1’000 euros. Les loyers ne pèsent pas dans le budget, 75% des maltais sont propriétaires de leur habitation, payée en moins de 30 ans. La santé est gratuite et l’éducation aussi. Chaque enfant entre 5 et 16 reçoit sa tablette en classe et l’université compte 16’000 étudiants qui, non seulement ne paient aucun écolage mais son rémunérés autour de 300 euros par mois pour étudier. On croit rêver! Il existe même des HLM, tous construits sur le même modèle et le loyer est fixe à …. 300 euros par an! Non pas par mois, par an! Enfin, les impôts restent raisonnables puisque les taxes les plus élevées ne dépassent pas 25% du revenu. Enfin, les étrangers établis à Malte ont le droit de vote au niveau communal. Quant à l’armée, elle a bien changé depuis le temps des invasions. Elle compte aujourd’hui 1’200 hommes, 2 hélicoptères et 7 bateaux. Autrement dit pas de quoi effrayer l’ennemi. Mais, tout comme la Suisse, Malte est un pays neutre. (photo no 8)
Y aller Avec un été qui dure 7 mois, mais toujours du vent on peut s’y rendre de mars à novembre.Air Malta www.airmalta.com au départ de Genève et Zurich
Swiss www.swiss.com au départ de Zurich
Easyjet www.easyjet.com au départ de Genève
Quelques lienswww.visitmalta.com/fr/mobile-