Portés par un été qui a joué les prolongations, les campings suisses ont été fort fréquentés ces derniers mois. C’est ainsi que le leader national en la matière, TCS Camping, est parvenu à augmenter le nombre de nuitées de plus de 12% (12,53% pour être exact) de ses 23 emplacements, entre mars et fin septembre dernier, comparativement à la période correspondante de 2017, soit un total de 562’800 nuitées. Un record.
Cette tendance de fond a été particulièrement observée aux campings lucernois de Sempach (+13’244 nuitées) et de Buochs, dans le demi-canton de Nidwald (+12’464 nuitées). «Leur progression marquée s’explique par l’assainissement du second l’an passé, leur situation privilégiée, respectivement au bord d’un lac et à proximité de l’axe nord-sud, ainsi que par une bonne couverture médiatique», souligne Oliver Grützner, responsable Tourisme & Loisirs auprès du TCS.
De manière générale, le camping a su opérer sa mue, les logements «glamping», aussi originaux que confortables, à l’image des roulotes nostalgie et des tentes safari de TCS Camping, les AirLodges de Sion (logements sous tente sur deux étages avec cuisine, salle de bain et terrasse), des quatre spacieux mobil homes offrant chacun trois chambres à coucher, deux salles de bain et une cuisine de Lugano-Muzzano, des petits «bivouaks», soit des tentes sur pilotis, sont désormais devenus courants. Et ils ont affiché complet au cœur de l’été. Notamment grâce aux jeunes.
De nouveaux concepts
Parallèlement, deux nouveaux concepts élaborés par le TCS ont reçu un accueil très favorable: le premier Festival TCS Camping en juillet à Soleure, qui a fait le plein – un village, une tente de cirque, des cantines de fête, une scène pour des événements, des retransmissions en direct de la Coupe du monde de football, ainsi qu’un vaste programme de distractions – (il sera réédité du 5 au 7 juillet 2019 au camping de Sion), et le concept «Camping Pop-up» mis sur pied pour la première fois au festival de musique OpenAir de St-Gall, avec des abris ressemblant à des tentes. Ils seront définitivement lancés en 2019, la phase de test s’étant avérée concluante.
L’appel de la nature
«Ce style de séjour est (re)devenu populaire, aussi bien sous forme mobile que fixe. Les raisons principales en sont l’envie de nature et de simplicité, les besoins de loisirs individuels sans pour autant sacrifier le confort, et le désir d’une grande flexibilité géographique et temporelle», poursuit Oliver Grützner.
Cette tendance concerne toutes les catégories d’âge et l’ensemble du pays, à l’exception – relative – du Tessin. «L’été exceptionnel que nous avons vécu a incité nos compatriotes à camper plutôt en Suisse alémanique qu’à rechercher le (trop?) chaud dans le canton italophone. Du coup, le nombre de nuitées y a reculé de 5,84%.»
Sans verser dans un optimisme béat, le responsable Tourisme & Loisirs du TCS estime que la tendance du camping glamour est ancrée dans la durée, car il «correspond aux attentes actuelles des touristes en raison, notamment, de la situation géopolitique».
Didier Walzer
Suisses et hôtes étrangers font le bonheur des campings
La parahôtellerie (logements de vacances, auberges de jeunesse et campings) a enregistré 15,9 millions de nuitées en 2017, soit une augmentation de 6,9% par rapport à l’année précédente.
Les Suisses ont «consommé» 10,8 millions de nuitées, soit 7% de plus qu’en 2016. Le «volume» d’étrangers a, lui, grimpé de 6,6% pour atteindre 5 millions de nuitées.
La majeure partie des «nuitées étrangères», soit 4,2 millions, était le fait de touristes européens, soit un total de 8,4% de nuitées supplémentaires en Suisse de leur part comparativement à 2016.
Les campings sont particulièrement appréciés, qui affichent la plus forte progression de la parahôtellerie (+14% à 3,2 millions de nuitées). Ce type d’hébergement a été particulièrement prisé des Suisses, qui ont généré un accroissement de 20% à 2,1 millions de nuitées.