Tourisme 2018: «On reste dans les classiques pour cet été»

Le port de La Canée (Crète). Photo A.D.

Les îles grecques, Crète en tête, Baléares et Canaries, sont les destinations de vacances privilégiées des Suisses cet été. Plus surprenant, les pays nordiques gagnent en popularité. Le point en compagnie du Vaudois Stéphane Jayet, vice-président de la Fédération Suisse du Voyage (FSV), et responsable de la formation des agents de voyages romands.

Stéphane Jayet, vice-président de la Fédération Suisse du Voyage.

Quelles sont les destinations de vacances favorites des Suisses cet été?

On reste dans les classiques, à savoir les îles Canaries, principalement la Grande Canarie, et Baléares, avec Majorque en tête, et la Grèce – la Crète surtout. Il faut dire qu’il y a eu un fort développement vers ces lieux au départ des principales plateformes aéroportuaires de notre pays.

Que peut-on dire au niveau des prix?

C’est le statu quo par rapport à l’été 2017, notamment Majorque.

Quid de la Tunisie, de l’Egypte et de la Turquie?

La première et la deuxième remontent un peu, la Turquie pas du tout. Cette dernière proposait des offres familiales très intéressantes et à l’excellent rapport qualité-prix, qui ne se retrouve nulle part ailleurs sur le bassin méditerranéen. Si la situation politique se stabilise, la Turquie va de nouveau cartonner et rééquilibrer l’offre et la demande balnéaires en Europe.

Et concernant les villes?

Barcelone, Madrid, en raison de la dynamique des vols low cost, Dubrovnik, ainsi que l’île de Santorin, dans les Cyclades, deux escales croisières par excellence, attirent les foules. C’est précisément pourquoi ces dernières destinations commencent à être victimes du tourisme de masse. Il s’agit du phénomène des croisières, qui déversent des centaines, voire des milliers de passagers à un endroit pour une journée. Par conséquent, les voyageurs commencent à se détourner de certains hauts lieux touristiques.

Dans le cas de Dubrovnik, c’est même pire, puisque des menaces planent sur sa certification UNESCO si elle continue à être pareillement envahie. 

Les pays du Nord deviennent financièrement accessibles. Des surprises?  

Oui, les pays du nord de l’Europe exercent un fort pouvoir d’attraction. C’est ainsi que nos compatriotes réservent pour la Scandinavie en général et l’Islande.

A part leur intérêt touristique, bien qu’elles ne soient pas balnéaires à proprement parler, ces destinations découverte sont restées longtemps onéreuses. Or, leur accessibilité aérienne s’est améliorée et il y a désormais des tarifs promotionnels.

Ajoutons que des événements comme l’Euro 2016, où l’Islande s’est illustrée, lui a donné une visibilité inédite, qui a ouvert l’œil des touristes.

Et outre-mer?

L’effet Trump n’a pas eu lieu et les Suisses continuent de se rendre aux Etats-Unis. Le Canada jouit aussi d’une belle cote.

L’Asie du Sud-Est, avec la Thaïlande comme fer de lance, demeure une valeur sûre.

A l’horizon 2019 ou 2020 et si la désescalade se poursuit, la Corée du Nord pourrait commencer d’attirer les visiteurs en nombre. Avec son littoral, le potentiel est énorme.     

Qu’en est-il sur le front des réservations, Internet est-il toujours un outil privilégié?

On assiste à une stabilisation à 50% des réservations sur le net. Dans les agences de voyages traditionnelles, qui vendent des forfaits, le personnel se réduit. En revanche, les bureaux spécialisés proposant des produits thématiques ou compliqués à organiser, voient leurs collaborateurs augmenter.

Propos recueillis par Didier Walzer