Merveilleux voyage en Arménie

Forteresse d’Amberd, 10e siècle, à 2300m d’altitude.

Lors de mon récent et merveilleux séjour en Arménie, destination encore inconnue gardant son authenticité, j’ai eu le privilège d’être le témoin vivant de cette culture riche de plusieurs millénaires.

Par Michel Loutenbach

Les contreforts du Caucase

Située en  Transcaucasie, l’Arménie est un pays situé en Transcaucasie, coincé par la Géorgie au nord, l’Azerbaïdjan à l’est, la Turquie à l’ouest et l’Iran au sud.

Tout au long de mon voyage j’ai ressenti l’énergie positive de ce peuple charmant, souriant, toujours prêt à vous aider et à transmettre les sa culture, avec spontanéité et surtout sans arrogance. Cette volonté de survie, cette force m’ont touché droit au cœur.

Comme une oasis de nulle part à 40 km de la capitale Erevan, dans la province d’Aragatsom, se trouve un vignoble de 180 hectares implanté à plus de 1.500 mètres d’altitude.

A 1700m d’altitude, Armenak Aslanian a réussi le pari fou de transformer plus de 180 hectares d’un terrain pierreux et accidenté en un vignoble digne des meilleurs vins, remportant d’ailleurs de nombreux prix décernés par des jury internationaux.

 Quelques prix internationaux remportés par le terroir « Armas »

Pour réaliser ce rêve, il aura fallu faire appel à 400 ouvriers pendant quatre ans pour déblayer et transformer ce terrain en un terroir d’exception. Son nom : « Armas ».

Vignoble d’Armas

Entouré d’un mur de pierres long de 18 kilomètres, le vignoble est protégé des animaux sauvages. Avec plus de 310 jours de soleil par an, le sol est volcanique, riche en azote, en soufre et calcaire.

Ainsi sont produits, grâce à une technologie sophistiquée dernier cri, plus de 10.000 hectolitres issus du cépage principal, l’Areni noir, originaire d’Arménie, élevés ensuite en fûts de chêne.

Armenak Aslanian présente l’héritage viticole arménien avec amour, rappelant deux proverbes locaux : L’homme doué est doué de tout. Toutes les richesses viennent du sol.

Des îlots de vergers perdus dans cet immense vignoble isolé émergent, entourés de montagnes, des paysages uniques. On peut apercevoir au loin le fameux mont Ararat.

En plein milieu de ce décor, un restaurant et les quelques chambres d’un petit hôtel. Quoi de mieux pour déguster les vins du lieu sans avoir ensuite à prendre le volant ?  

Vue de la terrasse de l’hôtel sur une partie du vignoble

Méconnaissance des Occidentaux

La culture vinicole est parmi la plus anciennes du monde, le berceau du vin. En effet, des archéologues ont découvert un site de vinification datant de 6’100 ans, près du village d’Areni qui célèbre chaque année les vendanges, entre spécialités culinaires, musiques et danses traditionnelles.

Le vignoble arménien remonte à une histoire très ancienne. La Bible (genèse IV à IX) évoque l’épopée de Noé découvrant, sur son arche échouée sur le mont Ararat, la vigne et le vin, «sang du Christ».

Khachtkar. Cette stèle a été préservée grâce à l’astuce d’avoir sculpté des yeux bridés. Ce subterfuge a eu pour effet que les Mongols ne détruisent pas leur propre image.

Sur un nuage, de retour à Erevan, j’ai rencontré un businessman russe vivant en Arménie. Il nous a offert un cognac arménien de 15ans d’âge, accompagné d’un bouquet de fleurs à l’intention de la personne qui nous accompagnait. Il a insisté pour nous apprendre à le savourer, saisissant le verre la main gauche et l’approchant du cœur pour en transmettre la chaleur, humant les senteurs avant de déguster lentement, goutte après goutte.

Ce séjour m’a permis de découvrir les Arméniens, trois millions dans leur pays et sept millions à l’étranger, rescapés de l’enfer et rassemblant leurs forces pour préserver leur culture et leur identité.

Monastère de Goshavank construit au 12ème siècle. Lieu d’enseignement de l’arménien, du grec et du latin . La bibliothèque a été détruite par les flammes en 1948.

La lumière unique du lac Sevan, à 1900m d’altitude, deux fois et demi plus grand que le lac Léman. De nombreux écrivains et poètes vinrent y chercher l’inspiration et la paix.

Michel Loutenbach, juin 2019