Au royaume du Père Noël

Un monde de carte postale, gelé et enneigé, voici la Finlande en cette saison. photo dw

Un monde de carte postale, gelé et enneigé, voici la Finlande en cette saison. photo dw

Nature brute et préservée. C’est ainsi que se présente la Laponie finlandaise. Une sorte de carte postale tout ce qu’il y a de plus réelle. C’est là-bas, à Rovaniemi précisément, que le «vrai» Père Noël a posé son traîneau. Reportage.

Des étendues de neige immaculée à perte de vue. Une température de -10 degrés Celsius la journée (qui peut déjà frôler les -20 la nuit). L’arrivée en Finlande, en ce début de saison «froide», est telle qu’imaginée: elle ressemble en tous points à nos hivers en plaine de jadis, où l’or blanc restait plusieurs semaines. Les enfants en profitaient pour confectionner, entre autres joyeusetés, des bonshommes, qui ne fondaient pas sous le coup d’un réchauffement subit!

Nous venons d’atterrir à Rovaniemi, capitale de la Laponie finlandaise et, surtout, connue dans le monde entier comme celle du Père Noël. L’aéroport est situé à 8 km seulement de la ville. Les bouchons y sont inexistants. Sa population réduite (30’000 habitants, 60’000 pour l’agglomération) la rapproche considérablement de la nature. Tant et si bien, d’ailleurs, que l’on peut commencer toute activité extérieure dès la porte de son hôtel franchie.

Une horloge qui freine le temps

Rendons-nous vers l’attraction principale de la cité, le village du Père Noël. Un portail, plusieurs chalets joliment illuminés, des guirlandes, constituent en quelque sorte le comité d’accueil. Le Saint des Saints, au centre, est plus grand et encore plus éclairé. Pour ne pas le rater. A l’intérieur, un parcours, si pas initiatique, du moins thématique, donne un peu l’impression de se promener dans le ciel. L’on passe devant une gigantesque horloge qui freine le temps afin de laisser suffisamment de latitude à l’hôte des lieux pour distribuer ses cadeaux aux enfants des quatre coins de la planète.

Au bout d’une passerelle, la porte d’un bureau et, derrière, l’homme en rouge nous attend. C’est, paraît-il, un privilège de le rencontrer à cet endroit précis. Il arbore, comme dans nos souvenirs d’enfance, longue barbe blanche, bonnet, lunettes, jovialité, charisme, traîneau… Rien ne manque.

L’idole des petits et des grands nous accueille à bras ouverts. Il ne rechigne pas à lâcher quelques bons mots, ce qui le rend immédiatement encore plus sympathique.

Le Père Noël, bien caché, dans son repaire de Rovaniemi. photo dw

Le Père Noël, bien caché, dans son repaire de Rovaniemi. photo dw

En décembre 2015, 80’000 visiteurs en provenance de 102 pays sont venus lui dire bonjour. Et il y en aura encore davantage cette année…

Un peu plus loin, au parc du Père Noël, ce sont des elfes qui nous accompagnent à la découverte d’une grotte pleine de surprises, dont une galerie de statues d’animaux en glace et des spectacles. Après y avoir franchi symboliquement le cercle polaire, l’on apprend à décorer des pains d’épices et à glisser les cadeaux dans les chaussettes.

Plongeon dans le Grand Nord

La véritable immersion dans le Grand Nord se fait à Ruka, à quelque 200 km de Rovaniemi, où les rennes (qui vivent en liberté l’été) traversent la route avec nonchalance, où les lacs gelés constituent d’immenses patinoires à ciel ouvert, où les aurores boréales impriment les nuits de leurs fantasmagories verdâtres et mouvantes, où les forêts de pins, de sapins et de bouleaux (organiques à 98%) semblent sans fin.

Balade en traîneau tiré par des huskies, une attraction reine.

Balade en traîneau tiré par des huskies, une attraction reine.

Ici, à une quarantaine de kilomètres seulement de la frontière russe, les balades en traîneau tiré par des huskies sont l’attraction reine. L’occasion d’un grand bol d’air (très) frais dans des paysages… à couper le souffle. Dans ces bois touffus, qui abritent parfois des loups et des ours, difficile de retrouver son chemin. Pour l’anecdote, si l’on demande justement à un Finlandais qui semble perdu en forêt comment il fait pour revenir chez lui, il répond simplement: «Je rentre à la maison.» Tellement les autochtones connaissent leur environnement sur le bout des pieds.

Pour se réchauffer après une sortie, rien de tel qu’un bon sauna, qui a une véritable vocation sociale en Finlande. L’on s’y retrouve en famille pour se relaxer, entre ami(e)s pour bavarder, en couple pour se rapprocher, etc. La preuve qu’il est indispensable et appartient au patrimoine culturel finlandais, sur 5,5 millions d’habitants, l’on compte trois millions de saunas. Authentique!

                                                                  Didier Walzer, Rovaniemi

 

Finlande.4 [Largeur max. 1024 Hauteur max. 768]

L’aurore boréale, comme une signature céleste.

Une Laponne vêtue de manière traditionnelle et la «star» du pays, le renne. photo dw

Une Laponne vêtue de manière traditionnelle et la «star» du pays, le renne. photo dw

Les Suisses toujours plus nombreux en Scandinavie

Il semblerait que le Père Noël soit davantage plébiscité par les Romands que les Alémaniques, si l’on en croit Philipp Jordi, directeur du tour-opérateur bâlois Glur, spécialiste de la Finlande et des contrées nordiques: «Nos statistiques sur Rovaniemi sont en effet claires à ce sujet. Le pays dans son ensemble est également plus prisé dans la partie francophone qu’outre-Sarine et notamment par les familles, logiquement, à cette période de l’année.»

La société bâloise, qui emploie plusieurs agents de voyages parlant français, constate, de manière générale, une augmentation de ses ventes, jusqu’à 20% actuellement, pour la Scandinavie. «Une des raisons tient à l’attractivité de l’euro par rapport au franc suisse. Et aussi au fait que cette zone géographique est considérée comme très sûre en comparaison avec les pays frappés par le terrorisme ces derniers mois. Il y a donc un report de clientèle», analyse Philipp Jordi.

C’est pour surfer sur cette vague à succès que la compagnie aérienne Germania propose, deux fois par semaine – mercredi et dimanche –, un vol au départ de Zurich sur Rovaniemi tout au long de l’hiver (d’une durée de trois heures environ), qui achemine directement les passagers auprès du Père Noël.